Cette année, la 27e heure aura lieu le mardi 10 octobre 2023 à 18h dans les Chaufferies du 9-9bis ! L’occasion de rencontrer les futur.e.s résident.e.s du CLEA, et de commencer à imaginer des projets avec eux ! En attendant ce rendez-vous festif, découvrez les profils de ces nouveaux.elles résident.e.s.. Aujourd’hui, coup de projecteur sur la journaliste Bettina Lioret !
Après avoir obtenu un Master en Science Politique, je me suis formée au métier de journaliste radio chez Radio Campus Paris, à la BBC de Londres et à la radio française de l’ONU à New York.
J’ai ensuite produit différents podcasts pour des plateformes telles que Boxsons et Majelan, avant de réaliser mon propre podcast “Les Artichauts”, une série visant à déconstruire les croyances et les stéréotypes liées à l’amour, au désir et à la sexualité, qui a été écoutée par plus de 50.000 auditeur.trice.s !
Depuis 2020, j’écris des récits documentaires pour l’émission “Affaires Sensibles” (France Inter) sur des sujets variés : faits divers, scandales politiques ou culturels, aventures historiques, procès médiatiques… J’ai notamment écrit l’émission sur « Estelle Mouzin », « Jacques Médecin, le parrain de Nice », « Vanessa Campos, un cri dans la nuit » ou encore « Diam’s : française de musulmane ».
Parallèlement à mon activité de journaliste, je mène depuis 2018, des ateliers d’éducation aux médias et à l’information, visant à sensibiliser divers publics (scolaires, professionnel.le.s de l’éducation, de la culture, de la justice, de la santé, de la justice, de l’action sociale, ainsi que le grand public) aux enjeux liés à l’information et à la désinformation, notamment sur les réseaux sociaux.
J’ai déjà mené plusieurs résidences : auprès d’un média local (TBS) dans la Somme en 2021, sur la Communauté d’agglomération du Boulonnais en 2022, et plus récemment en Mayenne, en Haute-Saintonge et en Vendée. La sensibilisation, la production de contenus originaux et créatifs, ainsi que la formation sont au cœur de ma démarche. Le podcast est mon média de prédilection mais je suis également intéressée par d’autres supports, écrits ou audiovisuels.
En ce qui concerne le volet production, j’aime travailler avec des publics divers, dans le cadre scolaire mais aussi en dehors, y compris avec des publics dits « fragiles » ou isolés. L’important pour moi est de les accompagner dans la formulation de leurs idées et de valoriser leur parole.
Qu’est-ce que cette résidence-mission pour vous ?
Cette résidence-mission c’est pour moi l’occasion de découvrir un nouveau territoire, ses spécificités, ses habitants, et son patrimoine.
Une expérience qui donnera, je l’espère, naissance à des projets originaux, co-construits et ancrés dans un cadre historique et social particulier, dont les participant.e.s pourront être fières et qui leur permettra de découvrir des nouveaux modes d’expression.
C’est aussi un moyen de pour moi, de travailler avec des nouveaux publics et de collaborer avec des artistes aux univers variés.
Mais ce CLEA me permettra surtout de transmettre mes connaissances dans le domaine de l’information, de la désinformation et du numérique, ainsi que mes compétences dans le domaine de la production de podcast, aux participant.e.s.
Quelles sont vos influences ?
Je suis particulièrement intéressée par le journalisme d’investigation et par les formats du documentaire, du reportage et du récit, notamment ceux proposées sur les plateformes d’Arte et de France TV.
« LSD, la série documentaire » et « Les Pieds sur Terre » sur France Culture, constituent pour moi des sources d’inspiration sur la forme autant que sur le fond, ainsi que les émissions de Philippe Collin (comme « Simone de Beauvoir, itinéraire d’une jeune fille rangée ») sur France Inter, ou la série « Espions, une histoire vraie » de Stéphanie Duncan.
Récemment, je m’intéresse particulièrement au développement des intelligences artificielles (Chat GPT 4, Mid Journey ) qui bouleversent les paysages informationnels et numériques.
Quels sont les projets phares que vous avez menés ?
Je suis fière d’avoir créé le podcast “Les Artichauts”, une série visant à déconstruire les croyances et les stéréotypes liées à l’amour, au désir et à la sexualité. Ça a été pour moi l’occasion de me former à toutes les étapes de la réalisation d’un podcast, du concept à la post-production. Je suis ravie du succès qu’il a rencontré auprès du public (plus de 50.000 écoutes ! ) et émue de constater qu’il continu d’être écouté quotidiennement. Il reste d’ailleurs disponible sur toutes les plateformes de podcast.
Le film « Les boulonnaises à l’usine » réalisé avec une classe de Seconde en option cinéma, a été pour moi une aventure très riche. Ces portraits croisés d’anciennes employées des usines à plumes métalliques de Boulogne-sur-Mer, m’ont permis de découvrir un nouveau média mais aussi d’accompagner des élèves dans la concrétisation de leur projet scolaire. Ce film, a été particulièrement bien reçu auprès des habitant.e.s de Boulogne-sur-Mer, très attachés à leur Histoire. Le contraste entre la forme, inspirée des vidéos de Kombini ou de Brut, et le propos, le récit de ces femmes devenues âgées, sur leur quotidien à l’usine au milieu du XXème siècle, donne un résultat à la fois émouvant et ludique. Dans ce film, les plus jeunes mettent à l’honneur leurs aînées, dans un projet qui fait le pont entre les générations.
Plus récemment, j’ai accompagné, dans un centre médico-social, un groupe ayant participé à un atelier d’écriture pour mettre en voix leurs écrits et créer, ensemble un univers sonore propre à leur projet. C’était pour moi très émouvant de pouvoir valoriser les travaux qu’ils avaient produits avec beaucoup de talent, et très stimulant de devoir réfléchir au meilleur moyen d’y parvenir.
Avez-vous des pistes à proposer aux partenaires ?
J’aimerais d’abord sensibiliser un maximum de personnes aux enjeux liés à la désinformation et leur transmettre des outils pratiques pour leur permettre d’éviter les fake news, les théories conspirationnistes mais aussi les alerter sur les fameux « pièges à clic » qui rencontrent un succès très important sur le net, et les risques liés au partage de rumeurs sur les réseaux sociaux. Il me semble également central d’expliquer le fonctionnent et le modèle économique des réseaux sociaux, d’aborder la question des données personnelles, celle de la bulle d’information et des biais cognitifs qui favorise la circulation de fausses informations.
Je suis par ailleurs convaincue que la formation des professionnel.le.s qui encadrent, reçoivent des publics (jeunes ou adultes) est le moyen le plus efficace de répandre le plus efficacement ces outils théoriques et pratiques de lutte contre la désinformation.
J’aimerais pouvoir sensibiliser, à ces questions-là, les élèves de primaires, du collège et du lycée mais également les bibliothécaires, bénévoles ou salariées, les élus, et les agents de la communauté d’agglomération d’Hénin Carvin. Des conférences ouvertes au grand public pourraient également être organisées.
Et parce que les parents sont parfois démunis vis-à-vis des usages numériques de leurs enfants, j’aimerais monter un atelier sur les questions liées à la parentalité.
En ce qui concerne les ateliers de production audiovisuelle, j’aimerais proposer à des publics scolaires (collège, lycée) mais aussi à des professionnel.le.s de l’éducation, de la culture, de l’action sociale, de la santé, et à des publics dits « fragiles » ou isolés, des projets sur des formats tels que le reportage ou le récit, qui disent quelque chose des habitants, de leur quotidien, de leur territoire, de son Histoire ou de son patrimoine.
J’aimerais également former des professionnels de l’éducation, de la culture, de l’action sociale et de la santé, à utiliser le média podcast comme support pour permettre la réalisation de projets après la fin de la résidence.
Avez-vous des sujets favoris ?
L’histoire du bassin minier.
L’intelligence artificielle.
Le fonctionnement des réseaux sociaux.
Les problématiques rencontrées au quotidien par les publics « fragiles », par les bibliothécaires du réseau, par les élu.e.s et les professionnel.le.s de l’éducation, de la culture, de l’action sociale, de la santé dans leur quotidien.
Tous les thématiques qui intéressent les élèves, en lien ou non avec les programmes scolaires.
Les projets intergénérationnels ou qui permettent des échanges entre différents domaines (action sociale/éducation ou santé/culture par exemple).
Vous souhaitez mener un projet avec Bettina Lioret ? N’hésitez pas à contacter la coordinatrice du CLEA à mathilde.beauchamp@9-9bis.com !
CLEA Hénin-Carvin 